Eco-conception web : comment valider et valoriser sa démarche ?

Que signifie avoir une démarche d’éco-conception ? Comment la mettre en pratique puis la mettre en avant ?

Ce live vous en dit plus sur les bonnes pratiques d’éco-conception, les guides et référentiels existants, les solutions… Tout cela à travers le retour d’expérience de Whodunit et Temesis, agence spécialisée en conseil, formation et audit sur l’accessibilité, l’éco conception et la conformité RGPD.

👥 Avec les intervenants suivants :
Julien Wilhelm, Analyste en performance web environnementale chez Temesis
Christophe CLOUZEAU, Expert écoconception numérique chez Temesis
Nandor Wiener, Directeur Général Whodunit
Eddy Boels, Customer Happiness Manager Whodunit

Les concepts de sobriété numérique

Le numérique responsable, celui qui respecte le plus la planète, englobe à la fois des enjeux environnementaux mais aussi des enjeux économiques et sociaux.

Lorsqu’il s’agit d’un site web, on va parler de sobriété numérique. Cette démarche comprend plusieurs engrenages qui s’influencent les uns les autres :

L’éco conception, l’accessibilité, la sécurité, l’éthique, le respect des données personnelles (RGPD) et la performance.

La démarche

On parle de “démarche” d’éco conception car elle ne s’applique pas comme on appliquerait un patch en milieu ou en fin de projet. Les questions d’éco conception vont se poser dès le début, avant même la première ligne de code : l’utilité du projet, à qui il s’adresse, à quels besoins on souhaite répondre, comment on y répond… ?

Attention, il ne s’agit pas d’interdire mais d’utiliser des moyens adaptés et proportionnés, le design n’en sera pas moins efficace mais plus épuré.

La conception de services numériques responsables tient compte à la fois des enjeux environnementaux mais aussi des utilisateurs : On ne peut pas penser à l’environnement sans se soucier des utilisateurs car nombre d’entre eux sont exclus du numérique soit par manque d’accès à des équipements, par manque d’accès aux réseaux, ou pour des raisons de facultés psychique ou physiques.

La démarche d’éco conception a donc deux visées, celle de réduire les impacts environnementaux mais également celle de limiter la fracture numérique.

Cette démarche est sans fin, elle s’inscrit dans une logique d’amélioration continue.

Quid des guides et référentiels pour bien démarrer ?

Il existe de nombreux guides et référentiels.

👉  Le RGESN pour valider la démarche d’éco conception

Même s’il est encore en version bêta, on peut s’appuyer dès maintenant sur le RGESN pour la création ou la refonte d’un site.

Il intervient sur toute la chaîne : il sert de formation en amont, on le voit en accompagnement, pendant la production du service lui-même et et on s’en sert à la fin comme audit pour faire un état des lieux. L’audit en question permet d’obtenir un % de conformité sur lequel il est tout à fait possible de communiquer.

💡 Dans toutes les approches d’éco conception, on trouve énormément de choses dans la partie réflexion, mise en ligne, Frontend. En revanche, pour tout ce qui se joue en Backend, les infrastructures, les architectures, on sent que c’est plus balbutiant.

→ C’est pourquoi une telle démarche nécessite de l’expertise et un accompagnement spécifique.

Le marché de l’éco conception

Un marché en plein essor

On observe une demande quasi systématique aujourd’hui dans les cahiers des charges des projets qui nous sont soumis alors qu’elle était pratiquement inexistante l’année dernière.

Whodunit a démarré il y a un an avec l’ADEME, premier client dont l’appel d’offre portait sur des critères d’éco conception.

Puis une question de la part des clients commençait à revenir souvent : “Comment baisser l’empreinte carbone de notre site ?” On parlait de site existants pas de refonte.

Depuis juin, sur une dizaine de projets, les 3/4 ont mentionné le numérique responsable… C’est un véritable boom !

Malheureusement, les sites représentatifs du paysage numérique français sont mauvais d’après le premier baromètre de l’éco conception numérique édité par Razorfish et le collectif GreenIT.

Mais si l’on regarde le marché plus en détails, on voit une présence systématique de la démarche d’éco conception dans les groupes publics et internationaux, et parfois même dans les agences de communication.

Pourquoi cet engouement pour l’éco conception ?

Il s’agit d’un contexte général avec les tendances écologiques que l’on connaît.

Mais c’est aussi une stratégie de communication, un enjeu business et même un enjeu de recrutement. Si ce sont ces raisons qui permettent de passer à l’action, tant mieux.

L’anticipation d’une future législation européenne au même titre que le RGPD est aussi envisageable, au même titre qu’un éco-score : Google intègre déjà dans son algorithme à travers ses critères sur l’expérience utilisateurs.

Comment valoriser la démarche ?

Les Référentiels

On a la possibilité d’obtenir une déclaration de conformité grâce au RGESN même si aujourd’hui celle-ci n’est pas obligatoire. C’est le principal référentiel sur l’éco conception web.

Les solutions Saas

Il existe aussi des solutions Saas qui émergent Fruggr, greenoco, greenlee, improvedimpact qui permettent de montrer les axes d’amélioration et d’obtenir des certificats. Ce sont surtout des outils de mesure (empreinte carbone, accessibilité…)

Ces solutions ont le mérite de vulgariser la démarche mais ont leurs limites, elles sont difficiles à automatiser. En effet, elles ne remplaceront jamais l’interprétation humaine car les moyens sont très différents en fonction des sites. (ex : page Netflix VS page Google)

💡 De manière générale, on conseillera toujours de communiquer sur ce qui a été mis en place, les solutions d’amélioration et les itérations.

Conclusion

Dans un premier temps, le plus important c’est d’avoir une démarche d’éco conception éditoriale et technique, peu importe le score ou le résultat obtenu.

Ce qui est certain c’est que le numérique responsable n’a pas fini de faire parler de lui… Et c’est tant mieux !

👀 Ce qu’il faut retenir :

L’éco conception est une démarche

⤷ ça démarre avant le projet en se posant la question de la nécessité d’un contenu ou d’une fonctionnalité, c’est avant tout du bon sens

⤷ c’est une démarche d’amélioration continue au même titre que le travail sur l’UX

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